Adieu Marthe

…. une comédie chantée

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Ce soir, c’est la fête !

Les ami.es de Marthe montent sur scène à l’occasion d’une soirée-chansons qui se transforme en véritable show. Alice, Milou, Marie-Jo, Olivier, Jean-Luc et Bernadette assurent le spectacle sans complexe, accompagné.es  avec talent par un grand pianiste  « professionnel » qui sait les faire briller. Le pari est réussi : ils sont de véritables « vedettes » et le public est conquis.

Mais ce spectacle (en hommage à leur amie Marthe) est aussi un révélateur de toute la sensibilité et la sincérité de ces personnages dont les histoires et le quotidien sont bien éloignés des standards de la vie des stars.

Et qu’importe, car cette soirée est une belle occasion de prendre la parole : ils et elles ont des choses à dire,  de l’amour à partager, des anecdotes à raconter, des combats à mener.

Ils nous offrent des tranches de vie riches en émotions qui nous aident aussi à mieux connaître Marthe…

Spectacle façonné avec amour, à plusieurs et par petites touches

Robert BIANCHI comédien – chanteur
Claire GUERRIERI comédienne – chanteuse
Joël CLEMENT pianiste-comédien
Gil CHOVET chansons et compagnonnage
Didier POURRAT masques-scénographie-visuel
Nina BIANCHI costumes
Et aussi :
Isabelle BIANCHI, J.A. Touzet (Jalou Studio), Laurence BALLANDRAUX, Sandrine GELIN, Nicolas GIRE

Pourquoi des chansons ?

La chanson permet de raconter une vie ou, pour le moins, une tranche de vie en trois minutes.

La succession de chansons participe au côté épique de la vie de Marthe. Cela nous permet également d’explorer toute une palette d’émotions diverses.

Pourquoi des masques ?

L’utilisation de demi-masques, inspirés de la Commedia dell’Arte, permet aux spectateurs.trices d’être immédiatement en empathie avec le personnage, d’entrer tout de suite dans son émotion et ce qu’il a à nous raconter.

Les masques ouvrent la porte à la distanciation indispensable à l’aspect ludique que nous souhaitons donner à notre spectacle sans entraver le côté sensible. Nous pouvons ainsi jouer les émotions sans retenue.
Les interprètes utilisent leur technique de chanteur.se au service de la comédienne, du comédien.
Ce sont bien les personnages qui chantent, dans leur outrance corporelle et vocale, mais toujours en toute sincérité et sensibilité

Photos : JALOU STUDIO
Affiche : Didier Pourrat

Salut !

Kélé Kélé

de Tom Jallet et Isabelle Bianchi
dès 4ans – Durée 30mn

L’HISTOIRE

Kélé Kélé est l’histoire d’une petite fille curieuse de découvrir différents langages. Louise découvre la vie dans les sons qui l’entourent. Elle se surprend elle-même à aimer écouter les gens dans leur langue, leur dialecte, elle aime les comprendre. Elle imagine des étoiles de toutes les couleurs, avec chacune un langage différent qui sonne comme des chansons d’espoir. Elle s’épanouit grâce à ses amis Elias et Yousra.

« Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela va à sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue, cela lui va droit au cœur. » Nelson Mandela

C’est l’histoire d’une grande amitié faite de différences, différences de langages, différences culturelles.
Kélé Kélé est un spectacle qui parle d’enfants où plusieurs langues côtoient la variété du langage musical  et le langage du corps à travers la gestuelle de comptines issues de plusieurs pays.

L’équipe

Tom Jallet, Isabelle Bianchi, Robert Bianchi, Philippe Jallet, Emmanuel Brouallier, Nathalie Piligian.

LA SCÉNOGRAPHIE

Le travail de scénographie laisse libre part à  l’imagination de l’enfant : l’arbre se transforme, il devient vent, monde ou visage.
Il évoque les racines et le déracinement.
Une moitié de terre comme toile de fond : une grande île de partage où des gens de cultures différentes se retrouvent. Une terre appartenant à tous et où tout le monde circule, plus ou moins librement et facilement.

THÉMATIQUE DU SPECTACLE

A la découverte des différences culturelles au travers de comptines du monde…

Dessins d’élèves de l’école maternelle de Beaulieu (St-Etienne), après une représentation de Kélé Kélé

Kélé Kélé est un spectacle autour des richesses de divers langages. L’histoire d’enfants aux cultures et aux habitudes très différentes, permet d’aborder le problème très actuel de la migration des peuples.
Nous souhaitons permettre à l’enfant de comprendre au lieu de redouter ce qu’il ne connaît pas et d’en tirer bénéfice pour avancer et se construire.
La langue parlée, lorsqu’elle est « étrangère » contribue en bonne part à susciter la méfiance, voire à provoquer le rejet.
Le préjugé est très facilement présent envers « ceux qui ne parlent pas comme nous ». Pourtant ces mêmes personnes sont souvent aptes à parler couramment 2, voire 3 langues…
Outre la langue elle-même, la façon de s’exprimer est souvent fortement marquée par la culture du pays d’origine.
L’utilisation de l’italien, de l’espagnol et de l’arménien ramène à des migrations qui ont fait peur elles aussi, avant d’être acceptées comme richesses culturelles.
La chanson est un véhicule « confortable » pour la langue : elle permet à chacun de réussir à en prononcer et retenir certains mots sans obligatoirement en comprendre le sens.
Quel que soit le lieu où l’on vit, le pays d’où l’on vient, l’ethnie à laquelle on appartient, les berceuses et les comptines marquent l’enfance, demeurent dans les mémoires. Souvent les contenus se ressemblent : mots pour jouer, pour apaiser… Mais ils peuvent aussi témoigner, raconter la vie des enfants, leurs craintes, leurs joies et leurs détresses.
Quelle richesse que cette vieille tradition orale transmise par l’entourage de l’enfant. Il écoute, mime et chante, devient sensible au rythme, à la saveur de la langue, à la poésie et l’humour de la culture. Il prend plaisir à communiquer, dire et redire, comprendre et mémoriser.
C’est une ouverture vers d’autres langues, d’autres cultures, par un lent processus d’imprégnation. Les jeunes enfants ont une grande aptitude à imiter et assimiler les diverses intonations.
À partir de jeux corporels et verbaux, spontanés, fondés sur un climat de complicité, la porte vers une sensibilisation aux langues et cultures étrangères s’ouvre en grand.

Quelques comptines du spectacle :
Les comptines cousines ont des correspondances gestuelles et thématiques.

Italien
Questo è l’occhio bello, Questo è suo fratello,

Questa è la chiesina, Questo è il campanello, Drin, drin, drin
Celui-ci est l’oeil joli, celui-ci est son frère,
Celle-ci est la petite église, celui-ci est son clocher
Espagnol
Una casita muy redondita,

Con dos ventanitas y una puertita,Y el timbre ¡ riiin !
Une petite maison toute ronde,
Avec deux petites fenêtres et une petite porte, et la sonnette
Français
Mon toit, mon grenier,mes deux fenêtres,

Mes deux gouttières, mon grand four, Et mon tambour, Boum, boum

Arménien
Kélé, kélé, kelkit mérnem, Ko kovagan khélkit mérnem

Siravor Louise, Viravor Louise, Louise, Sévavor Louise, Louise djan
Kélé, kélé, soyit mérnem, Ko tchinari boyit mérnem
Siravor Louise, Viravor Louise, Louise, Sévavor Louise, Louise djan
Français
Marche, marche, ta démarche est gracieuse, tes pensées sont douces
Louise aimée, Louise blessée, Louise, Brune Louise, belle Louise
Marche, marche, ton allure est gracieuse, Tu es stable tel un arbre
Louise aimée, Louise blessée, Louise, Brune Louise, belle Louise

Arménien
Yérguinken ambél é Intch anouch ton é
Kam ternén antsném Hokyags hon é
Yérguinken ambél é Intch anouch yérag
Serdis métch letsvav Mi pour guerag
Français
Oh, douce beauté, que les nuages du ciel

Vers lesquels je veux m’envoler, et parvenir là où mon âme réside
Nuages du ciel, quel doux espace célesteDans mon cœur où brule un feu ardent.

Français
Tiens voilà main droite, Tiens voilà main gauche

Tiens, voilà main droite main gauche tiens voilà les deux
Tiens voilà pied droit, Tiens voilà pied gauche
Tiens, voilà pied droit, pied gauche tiens voilà les deux
Tiens voilà pouce droit, Tiens voilà pouce gauche
Tiens, voilà pouce droit, pouce gauche tiens voilà les deux
Tiens voilà fesse droite, Tiens voilà fesse gauche
Tiens, voilà fesse droite fesse gauche tiens voilà les deux

Italien
La mia nonna l’è vecchierella, La mi fa Ciao, la mi fa Ciao, la mi fa Ciao, ciao, ciao,

La mi manda alla fontanella, prender l’acqua per cucinar
Fontanella non voglio andare, Ti dico ciao, ti dico ciao, ti dico ciao ciao ciao
Fontanella non voglio andare, prender l’acqua per cucinar
Ma grand-mère est très vieille, Elle me fait coucou
Elle m’envoie à la fontaine chercher de l’eau pour cuisiner
Je ne veux pas aller à la fontaine, Je lui fais coucou
Je ne veux pas aller à la fontaine chercher de l’eau pour cuisiner

AVANT ET APRÈS LE SPECTACLE

Nous proposons un travail en lien avec les écoles, maternelles et primaires, ou autres.
Nous pouvons intervenir à propos des comptines, du décor, des marionnettes, des instruments utilisés et sur leurs évolutions musicales propres aux différents pays.
Nous avons constaté qu’une discussion à la fin du spectacle est toujours riche de réflexions très pertinentes des enfants.
Notre objectif est d’aller vers l’enfant, que ce soit dans un milieu scolaire ou dans des salles de spectacles et de nous adapter à toutes demandes.

Le Théâtre de la Tarlatane a plusieurs créations jeune public à son actif, « Dans ma maison de papier, j’ai des poèmes sur le feu » de Philippe Dorin, « Doudou, bougies et compagnies » et « Chemin de la grabouille », ainsi que de nombreux spectacles tout public et présentés en scolaire (collégiens et/ou primaires).

Nous nous soucions de mener des actions sur le terrain, en parallèle ou en accompagnement du travail de création, pour sans cesse nous ressourcer (ateliers, interventions ponctuelles, lectures…). Dans cette même intention, nous aimons rencontrer les élèves avant et après les représentations.

Photos : Damien Schulteiss
Conception graphique affiche :  JALOU STUDIO

Lectures gourmandes

Avec
Isabelle Bianchi, Tom Jallet et Robert Bianchi

Entre le détective gourmet et le goinfre rabelaisien, un petit régal de gourmandises poétiques et autres nouvelles délicieusement culinaires, le tout entrecoupé ça et là d’une chansonnette, chronique, pensée, en bref de quelques amuse-gueule ; de quoi chatouiller les papilles et les esprits.  

« Ce que l’on voit est toujours décevant. Il faut croire à ce que l’on mange » 
James Thurber

On vous invite à savourer quelques morceaux de choix de la littérature. Une heure pendant laquelle les nourritures du corps et de l’esprit se rejoignent et se confondent.

Voyages de Lemuel Gulliver, médecin et navigateur

de Gisèle Bianchi,
d’après « Les voyages de Gulliver » de Jonathan Swift (dans la traduction française d’Emilie PONS – éd. Gallimard)

L’équipe

Patrice Lattanzi, Gisèle Bianchi, Emmanuel Brouallier, Lise Pereira et Camille Gonzalez.

Je demandais à un homme pauvre comment il vivait ; il me répondit : « comme un savon, toujours en diminuant ». Jonathan Swift 

A la question « connaissez-vous les voyages de Gulliver ? » la réponse est le plus souvent positive. En creusant un peu, on s’aperçoit que bon nombre des personnes interrogées connaissent plus ou moins le 1er des 4 voyages, et que la plupart d’entres elles rangeraient l’ouvrage au rayon littérature enfantine. A quelques exceptions près, les nombreuses adaptations du livre se limitent à une version très édulcorée du voyage à Lilliput.

Il s’agit pourtant d’une satire sociale et politique acerbe et sans concession, dont le fondement très critique n’échappa pas aux censeurs du VIIIème.

L’ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses ; c’est ainsi que l’on grimpe dans la même posture que l’on rampe.          Jonathan Swift 

Gulliver intemporel et universel

La lecture des « voyages de Gulliver » nous entraîne sans ménagement dans une confrontation au présent … Difficile de ne pas donner le visage de tel ou tel homme politique actuel, ou autre personnalité en vue, à certains personnages côtoyés par Gulliver, de ne pas rapprocher telle ou telle situation décrite par Swift de certains évènements qui défraient notre actualité. A travers cet imaginaire effréné, Gulliver nous emmène en excursion dans notre quotidien, nous encourage à observer de plus près, à multiplier les angles de vue. Ses aventures d’une truculence rabelaisienne bousculent notre esprit et notre réflexion.

Nous avons tout juste assez de religion pour nous haïr, mais pas assez pour nous aimer les uns les autres. Jonathan Swift

 La matière des écrits de Swift, c’est le monde, ce sont les humains, sans limite de lieu et d’époque. Il revendique cette universalité.

L’auteur qui n’écrit que pour une ville, une province, un royaume ou même un siècle mérite si peu d’être traduit, qu’il ne mérite pas d’être lu.  Jonathan Swift

Le contexte

Jonathan Swift écrit « les voyages de Gulliver » juste après la crise financière qui toucha la Grande-Bretagne en 1720, constituant l’un des premiers krachs boursiers de l’Histoire : la spéculation avait provoqué une hausse considérable des actions de la compagnie des mers du Sud, puis leur effondrement brutal. S’ensuivirent des faillites en chaîne, et un appauvrissement général de la population…

 

« Je peux prévoir le mouvement des corps célestes, mais pas la folie des gens. » Issac Newton

Les choix d’adaptation

Comment aborder un ouvrage aussi dense pour le porter à la scène ? Comment en extraire la « substantifique moelle » ? Comment choisir dans cette abondance d’épisodes plus savoureux l’un que l’autre ? Ces questions n’ont cessé d’accompagner ce travail d’adaptation et « choisir » en a été le maître mot.

Je n’ai fait qu’une brève incursion sur l’île de Lilliput, qui correspond au 1er des 4 voyages, et qui est indéniablement beaucoup plus présent que les autres dans l’imaginaire collectif. L’essentiel du texte porte sur les  2ème et 3ème voyages. J’ai volontairement éludé le 4ème voyage, beaucoup plus philosophique. Mes choix sont allés prioritairement vers le pamphlet social et politique. Je me suis également efforcée de rendre la richesse de ces récits, leur incroyable modernité, la liberté d’écriture de Swift qui navigue entre ironie et cynisme, fantastique et science fiction avec une dextérité et un aplomb visionnaires.

J’ai choisi de jouer avec l’ambigüité dont Swift a lui-même usé abondamment, qui consiste à faire du capitaine Gulliver le véritable auteur de ces récits. Il faut dire que si ce personnage était tout aussi imaginaire que ces voyages, les dangers auxquels Swift était exposé étaient, eux, bien réels. Une loi en vigueur dans l’Angleterre du 18ème permettait de faire couper les oreilles de l’auteur et de l’imprimeur, pour peu que ses écrits aient déplu aux autorités… une autre, promulguée en 1677, condamnait au bûcher les météorologues, taxés de sorcellerie. En 1704, Daniel de Foe se vit infliger le supplice du pilori…

Le stratagème mis en place par Jonathan Swift pour préserver son anonymat était digne de la richesse de son imaginaire ; si l’on en comprend facilement la nécessité, on peut aussi le voir comme une plaisanterie très élaborée : un prétendu cousin de Gulliver, un imaginaire Richard Sympson, était chargé des relations (épistolaires) avec l’éditeur ; Il existe même une lettre, signée Lemuel Gulliver, adressée à son cousin Sympson, dans laquelle il lui reproche d’avoir tronqué ou transformé certaines parties de ses récits…

A propos de la mise en scène

« Les voyages de Gulliver » est un ouvrage aussi dense que déroutant. Il est écrit à la manière, et avec l’apparente rigueur, d’un récit de voyage ; il s’agit en réalité d’une très audacieuse excursion dans l’extraordinaire. Mais ce texte n’a rien d’un délire : chaque point de détail comporte un sens profond, une métaphore, une réflexion philosophique ou politique… Rien n’y est laissé au hasard.

 

J’ai la conviction que le mode d’expression que constitue le théâtre est particulièrement apte à transmettre l’esprit de cette œuvre, sa complexité et son universalité, mais aussi et surtout sa force de réflexion et d’analyse, tout en préservant l’humour et le caractère ludique de ce récit ô combien fantastique.

Ici, il ne sera pas question de faire voler une île au cœur de diamant, ni de donner à voir des hommes de la taille d’un clocher… Du moins, pas concrètement… C’est là que réside la magie du théâtre : à la féérie des effets spéciaux, nous substituons la complicité de l’acteur avec le public, une proximité qui lui permet de l’emmener loin dans l’imaginaire, tout en gardant intacte sa capacité à penser…

Le comédien, ça et là, se glissera à l’intérieur du récit, donnant vie aux personnages, sans autre artifice que le jeu et la mise en scène, mis en œuvre pour le plaisir et l’intelligence des spectateurs.

Photos : Vincent Jolfre - Affiche : Jalou Studio

Au bout du banc

de Gisèle Bianchi

L’équipe

Rémi Ploton, Robert Bianchi, Martine Gautier, Isabelle Bianchi, Patrice Lattanzi, Emmanuel Brouallier, Camille Gonzalez, Martine Gautier, Gisèle Bianchi.

 

Un banc, public et isolé, lieu de rencontres, de croisements, de Rendez-vous … de rêves … mais prudence : Un Don Juan peut en cacher un autre !

D’inquiétantes Transactions d’un jour s’y déroulent… Un banc sur lequel on ne s’assoit pas à la légère, Bisquerille !! Avec Tout ce qu’on entend !!

Petites monstruosités ordinaires, pointes de cynisme dans le quotidien de personnages d’aujourd’hui…

Une esquisse à grands traits de quelques-uns des aspects du petit monde des humains d’Occident, ou la banalité et l’ignominie font parfois bon ménage…

3 comédiens et 1 banc public constituent le dénominateur commun des 5 courtes pièces qui composent ce spectacle par ailleurs résolument hétéroclite : Comédie de moeurs, vaudeville musical, humour noir, comédie burlesque et masquée, et farce « charabiesque » se succèdent, déployant quelques-unes des innombrables facettes du théâtre.

Affiche : Didier Pourrat

Pas sur le piano

comédie de Gil Chovet

 

L’équipe

Patrice Lattanzi, Robert Bianchi, Florent Mathevet, Emmanuel Brouallier, Camille Gonzalez, Ghislaine Ducerf, Gisèle Bianchi

 

Le contenu

Nous sommes dans un café restaurant, un « Routier », désert depuis que l’autoroute a détourné le flux des camions. L’action se déroule en temps réel, en une époque  très peu déterminée.

 

Dans ce lieu délaissé, qui a pour vocation d’être animé et bruyant, les seules transgressions au silence sont de grands airs classiques admirablement interprétés sur un piano à queue par Mozart, non pas Wolfgang Amadeus, un Mozart d’occasion, resté accroché comme un naufragé à son piano lorsque tous ont abandonné le navire. Il est déconnecté du réel, il pratique à merveille « l’art de la fugue », dans une introspection permanente.

Pipo, camionneur un peu hâbleur , grand raconteur d’histoires, débarque dans cette ambiance insolite. Lui n’a que faire de l’absolu, il aime le contact, grappillant ça et là des histoires qu’il raconte volontiers dans des déferlements de paroles.

Il s’établit pourtant entre les deux personnages un dialogue aussi cocasse que surprenant, débordant d’humour et fleurant bon l’absurde : il y est question de portes qui parlent, de chiens qui font des claquettes, de quête de la coupe à petit pied…

 

Ensemble ils entonnent quelques chansonnettes truculentes et néanmoins pleines de tendresse, de celles qui tirent leur pouvoir émotionnel du fait qu’elles font partie de l’histoire de chacun.

 

La relation de Pipo et Mozart va progressivement évoluer vers une compréhension réciproque, puis une collaboration hautement « artistique » nourrie de ces deux courants opposés.

Photos : Anne-Hélène Robic et Georges Maurin - Affiche : Didier Pourrat

La chemise de l’homme content

de Gisèle Bianchi, d’après un recueil de contes d’Italo Calvino

L’équipe :

Gisèle Bianchi, Patrice Lattanzi, Robert bianchi, Martine Gautier, Emmanuel Brouallier, Ghislaine Ducerf, Pascal Essertel, Camille Gonzalez, Didier Pourrat et Isabelle Bianchi.

Affiche : Didier Pourrat

 

Sur un fond de truculente « comédie-spaghetti », une expédition dans l’univers cocasse, déjanté et fantasmagorique des contes populaires italiens, un monde dont Italo Calvino dit qu’il est « d’une telle richesse, d’un tel jeu de clins d’œil entre le réel et l’irréel qu’il n’a rien à envier aux traditions légendaires plus célèbres des pays germaniques, nordiques et slaves. »

Les Personnages :

Stefano, italien, intarissable et chauvin
Irène, pragmatique et débordée
Un livreur sachant livrer avec bonhomie
La nonna, qui ne rate pas une occasion de s’engouffrer  dans l’irréel

Et aussi

Quelques rois excentriques
Une paysanne charismatique
Jésus et son éternel souffre-douleur, Saint Pierre
Une étrange sorcière
Une gamine effrontée
Un ivrogne pourfendeur de monstres…

Photos : Vincent Jolfre

« L’idée, c’est-à-dire l’imagination, est le gouvernail et la bride des sens, dans la mesure où c’est la chose imaginée qui met le sens en branle. » Léonard de Vinci

Les contes italiens au service de la comédie

Avant d’écrire « la chemise de l’homme content », je me suis plongée dans l’énorme recueil en 4 volumes des contes populaires italiens, retranscrits et réunis par Italo Calvino au début des années 50. Le titre de la pièce est directement emprunté à l’un d’entre eux.
Lorsqu’il est question de contes traditionnels, on pense à des histoires venues du Nord, des pays slaves ou arabes, de l’Orient des Milles et une nuits…
On connaît bien peu les contes italiens, et pourtant… La tradition orale de ce pays nous a laissé des histoires étonnantes, d’une variété infinie, qui semblent avoir puisé leur richesse dans tous les coins du monde. Leur plus grande particularité réside dans le fait qu’elles empruntent largement et sans ménagement à la religion catholique.

Tout ceci représente un joyeux mélange : On y côtoie des sorcières cruelles ou espiègles et de jeunes paysannes pauvres mais futées, des rois dont les palais sont si proches qu’ils pourraient presque converser d’un donjon à l’autre, des princesses de conte de fée au pays des Mille et une nuits… Parfois, au lieu de l’ogre, c’est le diable qui est à redouter ; les fées cèdent alors  la place aux anges ; des personnages totalement profanes côtoient Saint Antoine ou Saint Joseph ; Jésus et Saint Pierre constituent un duo burlesque, digne de Laurel et Hardy… Magie et outrance sont omniprésentes, et si ces contes sont souvent empreints d’une grande violence, celle-ci n’est pas sans rappeler les dessins animés de Tex Avery.

 « …ce fond de merveilleux populaire italien est d’une telle richesse, d’une limpidité, d’un chatoiement, d’un jeu de clins d’œil entre le réel et l’irréel tels qu’il n’a rien à envier aux traditions légendaires plus célèbres des pays germaniques, nordiques et slaves. » Italo Calvino

Ces contes présentent aussi bien un intérêt poétique qu’ethnographique et social.

Ils expriment cet imaginaire intarissable d’un peuple parmi les plus divers qui soient.

Le texte joue à mélanger les langues française et italienne, avec le souci constant que tout puisse être compris par tous.
Il Joue sur la limite entre le théâtre et la vie, s’amuse de la confusion qui en résulte.
Les personnages sont dans l’excès, les situations dans le débordement…
Il n’était pas question de réaliser un spectacle de contes, mais bien de puiser dans  cette inestimable réserve d’histoires afin d’en extirper la matière principale d’une pièce écrite dans l’esprit de la comédie italienne, privilégiant la truculence, l’humour et la satire sociale, tout en accordant une place de choix à la magie et à la fantasmagorie.

Gisèle Bianchi, Juin 2007

Résumé

Nous sommes dans un drôle de café qui a quelque chose d’une taverne, d’un estaminet… le principal espace de vie des protagonistes.

Stefano est italien, installé en France pour être avec Irène ; il demeure cependant très nostalgique de son pays, et ne fait aucun effort pour apprendre à parler correctement la langue française. Il ne se tait pas pour autant : pour lui, tout est prétexte à raconter des histoires, dans une langue bien à lui, mélange d’italien, de vrai français et d’un charabia de son cru.

Cette éternelle insouciance exaspère Irène, qui garde les pieds sur terre et un œil sur les comptes. Bien que toujours sensible aux sérénades, elle se doit de faire « marcher la boutique ».

Leur divergence de caractère est cause de bien des chamailleries, qui agacent la « nonna », la mère de Stefano. La vieille dame, lorsqu’elle ne ronchonne pas, s’évade en de fantastiques incursions au cœur de son imaginaire…

Un 4ème personnage, un livreur débonnaire et joueur, s’attarde volontiers et intervient avec pertinence dans ce petit monde.

Et puis il y a Saint Antoine et Jésus, un drôle de bonhomme tout couvert d’algues, une sorcière espiègle et une gamine effrontée, et aussi un vieux grimoire…

Les personnages de contes ont une fâcheuse tendance à faire intrusion dans le réel, par la magie du théâtre, faite de petits riens… les limites entre la « vraie vie » et le monde de l’imaginaire se fondent et se confondent.

Quelques extraits de presse :

…un drôle de ramdam linguistique et gestuel, une comédie étourdissante……ce dernier spectacle de la Tarlatane vaut son pesant d’humour et de fantasmagorie. Un rire gourmand. (Gillette Duroure – le Progrès St-Etienne )

« La chemise de l’homme content » : une représentation sans pli.…Le résultat est à la hauteur du projet : impressionnant. …Le public en redemande. Il est vrai qu’avec cette chemise-là, il était impossible de se prendre une veste. (Mathieu Lambert – Le Progrès de l’Ondaine)

Photos : Henri-Jacques Bourgeat

Dans ma maison de papiers, j’ai des poèmes sur le feu

de Philippe Dorin

L’équipe :

Sophie Pastrana, Isabelle Bianchi, Patrice Lattanzi, Didier Pourrat, Robert Bianchi, Emmanuel Brouallier, Pascal Essertel, Ghislaine Ducerf, Gisèle Bianchi.

Il est dans ma maison de papier, un promeneur et son double qui tour à tour vont diriger le cours de l’histoire… l’un mène le jeu avec ses mots…, l’autre avec les notes qui sortent de sa clarinette.

Il est dans ma maison de papier, une petite fille. Elle installe son décor, son univers, zoome sur sa maison qu’elle éclaire et éteint à son gré…

Il est dans ma maison de papier, une vieille dame, vieille dame que le promeneur, accompagne vers la mort (tel Charon le long du Styx).

Ainsi, elles passent du rêve à la réalité et de la réalité au rêve.

Comme dans le conte de Hans Christian Andersen, c’est dans la flamme de l’allumette que la petite fille recherche « le mot qui pourrait faire revenir quelqu’un… »,  C’est cette flamme qui dirige ses rêves !

Très vite la petite fille comprend et accepte que les illusions de l’enfance ne sont qu’illusions…

Très vite elle grandit et apprend pour transmettre à son tour.

La petite fille d’Andersen sait que la vision de sa grand-mère est éphémère, le temps d’une flamme d’allumette. La petite fille de Philippe Dorin comprend que la vie est éphémère et que c’est vers la mort que se dirige la vieille dame.

Photos : Vincent Jolfre
Affiche : Didier Pourrat

 

Le merle bleu

Adaptation de Gisèle Bianchi, d’après le roman de Michèle Gazier

L’équipe

Martine Gautier, Alexandre Cottier, Gisèle Bianchi, Pascal Essertel, Philippe Vernet, Ghislaine Ducerf, Puck Delporte, Robert Bianchi, Stan Montagnon et Isabelle Bianchi

Au centre de l’histoire, un jeune algérien contraint de quitter son pays, déterminé à se forger sa propre destinée, sous peine d’en être privé. Il s’est posé dans le sud de la France, a décidé d’y faire son nid. Pour venir à bout de sa clandestinité et de sa solitude, il choisit de se faire aimer, non pas de vendre ses charmes, mais de devenir « un fils que l’on n’attendait plus ».

Il s’installe progressivement dans la vie d’un couple d’octogénaires, ornithologues, âgés et aisés. Il en découle une cohabitation et un attachement mutuel suspects aux yeux d’une société régie par la devise « chacun à sa place ».

Deux monologues, deux récits

Celui du jeune homme qui se fait appeler Alain Rachet. Il est emprisonné, accusé d’abus de faiblesse, menacé d’être renvoyé dans son pays, ce qui reviendrait à le condamner à mort. Il veut conserver, préserver de l’oubli un épisode essentiel de sa vie, avec autant de détermination que s’il était persuadé de mourir bientôt…

Celui d’une infirmière en gériatrie, qui a vu arriver dans son service une vieille dame qui fait « la grève de la vie ». Elle a décidé de remonter le fil des évènements qui ont amené cette étrange pensionnaire jusqu’à elle…

« J’étais dans la position du noyé qui s’accroche à une branche et qui s’appuie sur elle, en espérant qu’elle cède le plus tard possible. Je savais bien que je n’avais rien à attendre de leur mort. J’attendais tout de leur vie. Je leur donnais un peu de la mienne. »

Affiche : François Martin
Photos : Vincent Jolfre

L’Insouciance des mouches

Textes de Gisèle Bianchi, d’après Charles DICKENS – Musique de Joël Clément,

L’équipe

Joël Clément, Patrice Lattanzi, Sophie Pastrana, Robert Bianchi, Philippe Vernet, Hubert Arnaud, Andrée Vinatzer, Gisèle Bianchi, Gil Chovet, Isabelle Bianchi.

Sept personnages de Charles Dickens se rencontrent et se racontent, donnant lieu à des situations souvent drôles et toujours inattendues. Un huitième personnage constitue la clé du spectacle : il porte en lui les préoccupations, les rêves, les dépits des petites gens d’aujourd’hui. Il emmène le spectateur au fil de son imaginaire aidé en cela par ses deux exutoires : son piano, et l’œuvre de Dickens.

Naissance du projet

À la suite du spectacle « Le peuple du bitume », nous avons été sollicités par des membres du secours populaire ayant estimé, au vu de notre travail sur le thème des sans-logis, que nous serions en mesure de traduire sous une forme théâtrale la « substantifique moelle » des « Cahier de l’an 2000 » (cahiers largement diffusés, par les membres du secours populaire, sur tout le territoire français et ayant fait l’objet de rencontres, d’échanges, d’ateliers d’écriture, permettant de recueillir témoignages, réflexions, rêves, récriminations…, émanant de personnes d’âges et de milieux très diversifiés.)

Ce projet nous est apparu comme une suite logique à la démarche que nous avons engagé en 1998, axée au préalable sur un travail journalistique, où les comédiens deviennent en quelque sorte « porte-parole ».
Ce spectacle s’inscrit parfaitement dans ce qui constitue notre ligne directrice: l’exploration du langage théâtral, la recherche, l’interrogation permanente sur notre force de communication, notre préoccupation constante étant de produire des spectacles aptes à être reçus, perçus de façon positive par des individus très divers, aux références multiples, représentatifs de la société.

 

Réflexion sur la démarche

Dans ce travail, nous nous sommes trouvés confrontés à une approche inhabituelle de la création théâtrale : nous avions devant nous des suggestions de personnages, existant uniquement à travers une écriture très succincte : quelques phrases, une opinion, un récit…
Selon Pirandello, « le drame est la raison d’être du personnage ». Ici, le drame (au sens théâtral du terme, sans connotation systématiquement péjorative) anticipait le personnage.


Des individus ne dévoilant qu’une petite parcelle d’eux-même se trouvaient ainsi livrés à notre imaginaire, semblant dire : « à vous de trouver ce qui manque, je vous ai donné l’essentiel ». Cependant, contrairement au théâtre de Pirandello, il s’agissait ici, avant tout, de personnes, d’êtres appartenant à la vie réelle. Nous devions faire face a une triple confrontation : les individus auteur des cahiers, les personnages en gestation, les comédiens et le metteur en scène. Cette situation a donné lieu à des affinités, mais aussi à des révoltes, des luttes, des conflits de pouvoirs.

Il était en effet inévitable que les personnages ne tentent de prendre le dessus sur les auteurs des cahiers, qui eux-mêmes criaient à la trahison, ou au contraire voulaient être magnifiés, revendiquer leurs aptitudes et devenir de vrais personnages dramatiques…
À la suite d’un important travail d’équipe « autour de la table », il nous est apparu comme une nécessité d’établir une distance avec les cahiers, d’arriver à la forme théâtrale par des sentiers détournés : nous avions lu le contenu de quelques centaines de cahiers, plusieurs grands thèmes ressortaient de façon évidente : il nous fallait trouver le moyen de transformer en théâtre cette matière brute tout en la respectant.

À l’aide Monsieur Dickens !

Je me trouvais dans un profond désarroi lorsque j’appelais à mon secours un maître en la matière : Charles Dickens. Sa richesse d’expression, ses personnages magnifiques et d’une grande théâtralité, apportaient la distance qui nous faisait faute et une ouverture sur l’imaginaire. Dickens rendait possible la dérision et l’humour là où régnaient la gravité et le pessimisme. Les phrases inscrites dans les cahiers sont mises en relief par l’éclairage du passé.
Le choix de cet auteur m’a été dicté aussi par la particularité de son œuvre, et le rapprochement qui ne pouvait manquer d’être fait avec notre objectif dans ce projet : Charles Dickens a tracé le portrait d’une époque en se plaçant du point de vue du peuple, de ces petites gens qui ont toujours eu peu ou pas du tout le droit à l’expression. Son travail de romancier était avant tout fondé sur une approche journalistique.

Gisèle Bianchi, le 20 avril 2000

 

Photos : Vincent JOLFRE - Affiche : Mathieu Bianchi