Hekla et Laki est un album jeunesse de Marine Schneider
édité chez Albin Michel Jeunesse
Avec Didier Pourrat et Isabelle Bianchi
Quand Hekla, petit jeune fougueux, débarque chez Laki, grand sage âgé, c’est l’apprentissage de la vie qui commence, pour mieux grandir ensemble.
Suite à un voyage en Islande, Marine Schneider a réalisé ce magnifique album, inspiré par 2 volcans, l’un vieux et éteint appelé Le Laki, le second en pleine éruption et sous haute surveillance, appelé L’Hekla.
Distribution : Nina Bianchi, Lily Jallet, Isabelle Bianchi Mise en scène : Robert Bianchi Scénographie : Didier Pourrat Musique : Tom Jallet Création lumière : Guillaume Merten
Mina grandit sans aucun souvenir de sa mère décédée lorsqu’elle avait 8 ans. Elle va traverser l’adolescence pour devenir une femme toujours à l’affût de son histoire. Elle s’amusera à faire du tri dans cette mémoire si complexe afin de choisir les histoires de vie qu’elle souhaite ranger dans sa bibliothèque à souvenirs. »
« Dans ma bibliothèque à souvenirs » est un moment suspendu autour de ce mécanisme complexe qu’est la mémoire, une réflexion naturelle où les corps et voix des comédiennes deviennent outils de recherche. Le fil conducteur sera cette mémoire qui lie les êtres et les époques, qui permet de comprendre et d’éviter les éternels recommencements. La mémoire est belle lorsqu’elle permet le souvenir de moments créatifs, heureux et constructifs, La mémoire est douloureuse lorsqu’elle rappelle et fait ressurgir les tragédies, les drames de la vie. Pourtant, même lorsqu’elle engendre des souffrances, elle permet d’avancer, de prendre des décisions, elle est porteuse d’énergie. Cette mémoire interpelle, parfois même par son absence. C’est une bibliothèque plus ou moins bien rangée, ordonnée, où quelquefois la place manque et où il arrive que l’on se perde, où des souvenirs d’odeurs, d’images, de mots (maux) se bousculent.
Sur scène, 3 femmes interpréteront le rôle de Mina à plusieurs moments de sa vie, par le biais du théâtre et de la danse.
En lien avec la Mairie du Chambon-Feugerolles, nous proposons un projet intitulé « Souvenirs d’hier, mémoire d’aujourd’hui » autour du spectacle :
« La mémoire » est un vaste sujet qui ne laisse personne indifférent. Ce projet s’adresse à de nombreux publics, de la personne atteinte de troubles de la mémoire liés à son grand âge, à la personne ayant subi un choc émotionnel, ou atteinte d’un trouble cognitif suite aux accidents de la vie. Autour de la pièce de théâtre « Dans ma bibliothèque à souvenirs », nous imaginons de nombreuses interventions (à travers le théâtre, la danse, le graphisme, la musique…) pour permettre à chaque participant de créer et construire à travers ses souvenirs et ses non-souvenirs. Les interventions seront restituées dans un livret réalisé à partir de témoignages, dessins et photos.
Photos 1, 2, 3 et 4 : Service communication Le Chambon-Feugerolles Photos autres : Didier Pourrat
Avec Fanny Rapaoly, une musicienne qui aime jouer la comédie, et Isabelle Bianchi, une comédienne qui aime chanter. Ici, elles seront SOPHIE et JEANNETTE.
Assistées par Robert Bianchi, Carlo Bondi, Nina Bianchi, Philippe Jallet, Didier Pourrat.
Un auteur de chansons pour enfants, Gil Chovet. Une trame théâtrale comme fil conducteur mise entre les mains de Carlo Bondi. Des chansons choisies et travaillées en polyphonie, accompagnées à la guilélé, la kalimba ou aux percussions corporelles.
Enjeu / Propos du spectacle
L’univers de « Petites querelles » invite à réapprendre à écouter le monde dans le but d’en savourer l’essentiel. La pièce parle du rapport au monde, aux gens et au temps qui passe. Nous abordons la notion du temps, « prendre le temps », vivre le moment présent. Chaque scène contient une chanson de Gil Chovet autour de laquelle Carlo Bondi a écrit le texte comme le déroulement d’une journée. Chaque scène pouvant être jouée individuellement, il est possible de décliner le spectacle sous différentes formes, avec des durées variables. Écologie et recyclage sont traités avec émotion et ironie, pour reprendre un thème qui nous tient à cœur, le respect des autres et de la terre sur laquelle nous vivons.
L’histoire
Sophie et Jeannette, deux personnages particuliers, aux phrases absurdes en apparence (en apparence seulement) observent le monde qui les entoure et le peuple qui l’habite. Parfois moqueuses, parfois irritées, parfois émues aux larmes, comme l’univers de Gil et de Carlo, chanté et raconté aux enfants et aux grands. Une foison d’envies et d’énergie à transmettre. Un spectacle autonome et écolo, fait avec ce que l’on a sous la main. Du Père Léon, ce jardinier et son épouvantail que les oiseaux du monde entier viennent admirer, à cette charmante Sophie qui fait tourner des têtes… Deux écritures très différentes, poésie théâtrale et chansons se marient à merveille…
Les chansons font partie intégrante du spectacle de théâtre. Elles sont elles aussi traitées sous forme théâtrale.
Interventions Scolaires
En amont de « Petites querelles », nous proposons des interventions scolaires autour des textes et chansons auprès des élèves de maternelle et de primaire.
(accompagné d’un livret réalisé par l’illustrateur Didier Pourrat). Il permet aux équipes enseignantes de poursuivre le travail autour des textes et chansons du spectacle et des différents thèmes abordés avec les élèves.
De Gisèle Bianchi, d’après « Les aventures de Pinocchio » de Carlo Collodi
L’équipe
Nina Bianchi, Philippe Grenier, Sylvain Michel, Isabelle Bianchi, Robert Bianchi, Camille Gonzalez, Emmanuel Brouallier et Didier Pourrat.
Spectacle pour tous les publics
« Combien de contes des Mille et une Nuits tient-il dans une adolescence ? » Honoré de Balzac – La Comédie humaine
Une Oeuvre Universelle
Cervantès, Swift, Shakespeare… Ces auteurs avaient-ils conscience de l’impact qu’allaient avoir leurs écrits longtemps après leur disparition ?
La question se pose aussi pour Carlo Collodi, qui, en donnant naissance à Pinocchio, a créé une œuvre majeure, toujours d’actualité, aussi forte pour les enfants que pour les adultes, une de ces œuvres qui, pour peu qu’on s’y replonge de temps en temps, nous aide à vivre.
Difficile de définir ce qui fait l’universalité d’une œuvre, qu’une histoire purement fictionnelle, située dans une époque et un contexte défini, parle, continue à faire sens et à être « d’actualité » des siècles après avoir été écrite. Cela tient du prodige
UN ÉTRANGE CONTE DE FÉE « NOIR »
En choisissant de s’inspirer des « aventures de Pinocchio », l’intention de l’auteure n’était pas d’adapter fidèlement cette histoire pour elle-même.
Gisèle Bianchi a écrit un texte traitant de l’adolescence, plus précisément du parcours qui permet à une personne de se construire, de devenir adulte, de la difficulté à choisir sa vie…
Il s’agissait plutôt d’utiliser le roman de Collodi comme une base, un déclencheur, une amorce à la réflexion. Il aborde un sujet qui nous tient à cœur, en apportant une forte dose de fantaisie et d’onirisme qui donnent matière à nourrir l’œuvre théâtrale.
Il n’était pas question de transposer « les aventures de Pinocchio » à l’époque actuelle, ce qui en aurait indubitablement réduit la portée universelle. En revanche, cette pièce est imprégnée d’expérience personnelle, de confrontations avec des enfants, des adolescents, et des adultes eux-mêmes confrontés à des jeunes… Le texte a aussi évolué grâce aux multiples échanges avec l’équipe de réalisation, leur perception du texte, leurs préoccupations sur le thème.
Ce roman, aussi excentrique qu’inattendu dans son déroulement, raconte le cheminement qui va amener le pantin Pinocchio à devenir un être humain en chair et en os. En occultant le caractère fantastique de l’œuvre, on y voit le parcours qui mène de l’enfance à l’âge adulte ; « les aventures de Pinocchio » peut être lu comme un roman initiatique déguisé en étrange conte de fée.
Pinocchio est avant tout un enfant différent, prêt à tout pour être semblable aux autres.
« Les aventures de Pinocchio » est le récit d’un périple qui se déroule sur plusieurs années, alternant des courses folles parsemées de péripéties saugrenues à des périodes de pause dans ce qui ressemble à une lutte. Le pantin Pinocchio est avide de découvertes, accroché à ses rêves, et déterminé à devenir un véritable être humain.
Sa naïveté, mais aussi sa soif de découvertes, font de lui une proie idéale pour les « vendeurs d’illusions » et autres manipulateurs.
Chaque étape de ce roman est un choix qui se présente à Pinocchio, qui peine à distinguer le vrai du faux. Il est constamment tiraillé entre ce qui lui apparaît comme la voie à suivre, et ce que les autres attendent de lui.
En outre, ce roman pose la question de l’attitude de l’adulte à qui revient la tâche de transmettre et d’éduquer, mais qui peut selon le cas accompagner ou freiner l’enfant dans sa construction.
Carlo Lorenzini, dit Collodi, a écrit « les aventures de Pinocchio » sans enthousiasme, à la demande d’un journal, dans une période où il était fortement désabusé dans tous les domaines de sa vie. Ce feuilleton, destiné aux enfants, se terminait, dans sa première version, par le suicide du pantin Pinocchio. Les innombrables réclamations de ses jeunes lecteurs l’ont contraint à sauver son personnage, à prolonger l’histoire, qui est devenue un conte de fée unique en son genre.
A l’instar d’un Dickens, son contemporain, qui ne craignait pas de donner à voir à ses jeunes lecteurs combien les enfants qui n’avaient pas la chance d’être bien nés subissaient de maltraitances, Collodi ne craint pas d’aller dans la noirceur :
Pinocchio est à de nombreuses reprises confronté à la mort, la sienne et celle de ceux qui lui sont chers. Il est longtemps persuadé que son père, Geppetto, est mort en voulant le sauver ; alors qu’il revient vers la petite fée, il ne trouve que son tombeau, où il est écrit qu’elle est morte de désespoir d’avoir été abandonnée par son ami Pinocchio. Mais Pinocchio retrouvera Geppetto bien en vie dans le ventre du requin, et la fée sous les traits d’une jeune femme qui lui tiendra lieu de mère… Par contre, son meilleur ami mourra irrémédiablement dans ses bras, pour avoir, comme lui, suivi aveuglément les « marchands de paradis ».
Gisèle Bianchi, Janvier 2017
LA SOBRIÉTÉ AU SERVICE DE L’ONIRISME
Pinocchio vit dans un monde imaginaire, où tout est possible. Mais ses révoltes, ses préoccupations, ses aspirations, semblent être un condensé des états d’âme liés à l’adolescence.
Un petit nombre de comédiens et comédiennes donnent vie à un foisonnement de personnages, dont certains aussi étranges qu’excentriques.
L’utilisation de masques, de marionnettes, l’inventivité de la scénographie, de la musique et de la lumière, contribuent largement à créer l’univers fantastique inhérent à l’histoire.
Des représentations à mi-chemin entre le masque et la marionnette, pour des personnages à mi-chemin entre l’humain et l’animal.
Spectacle de lectures musicales sur le Tango et l’Argentine, créé par le Théâtre de la Tarlatane en mai 2013. Textes (de Jean Richepin, Jorge Luis Borges, à Wolfram Fleishauer, en passant par Hugo Pratt), chansons (de Homero Manzi et Enrique santos Discépolo à Daniel Melingo) et musiques (de Lucio Demare à Astor Piazzola) autour du Tango et de l’Argentine.
L’EQUIPE
Isabelle Bianchi, Tom Jallet, Damien Schilteiss, Philippe Jallet, Robert Bianchi
Tango, tour à tour renié ou défendu… dans une Argentiné déchirée soumise à une histoire douloureuse.
» Les photos de ceux qu’on appelle « les disparus », qui décorent un peu partout les murs de San Telmo, rappellent au visiteur que l’Argentine détient un triste record de meurtriers de masse et de tortionnaires psychopathes en liberté. […] Les mères et les grand-mères de ces disparus qui, pour la plupart, avaient entre vingt et trente ans, tournent vainement tous les jeudis après-midi sur la Plaza de Mayo, devant le siège du gouvernement, en demandant justice pour leurs enfants et petits-enfants enlevés, torturés et assassinés par l’état. La population les appelle aimablement las locas, les folles. »
Extrait de « Trois minutes avec la réalité » de Wolfram Fleishauer
« Fêlure, débauche, amour, jeu et mort… Le tango est une pensée triste qui se danse. D’inspiration populaire, le spleen chaloupé des marginalisés argentins est né sur le bitume. Très vite il a débordé les bas-fonds pour envahir la « bonne » société. Et cette tarentule tropicale a fini par se jouer aussi des océans. […] Qui se souvient aujourd’hui que le tango fut, lors de sa sortie, jugé obscène et diabolique par la papauté ? »
Extrait de « Tango » de Hugo PRATT
Danse, Musique et Poésie ont accompagné ma plus tendre enfance. Je n’ai pourtant goûté au tango argentin (belle association des trois) que tardivement. Auparavant, j’avais souvent observé admirativement mes parents exercer avec le sérieux de rigueur, la marche pleine d’émotion du tango. Tout comme eux, de nombreux immigrés italiens avaient su exprimer leur déracinement, mais aussi leurs espoirs à travers ces pas sublimes à mes yeux : Argentine – terre d’argent – l’autre Amérique des italiens.
Goûter à cette danse, c’est se retrouver rapidement dans un tourbillon où le charme réside dans l’improvisation. Le danseur, la danseuse (les tangueros) découvrent l’instant présent. Chaque nouveau pas n’est que surprise. Le tango, c’est l’art de danser le temps présent, ne pas anticiper, être à l’écoute du partenaire.
Attirée dans la frénésie de cette danse, j’ai éprouvé le besoin d’approfondir ma connaissance de cet Univers de tristesse où mouvement, poésie et musique s’entremêlent.
Il ne s’agit pas pour moi de tenir le rôle d’une conférencière mais d’aborder à travers différents auteurs, compositeurs et musiciens cette atmosphère d’amour et de haine.
Isabelle Bianchi, le 14 mars 2013
Hugo Pratt, Wolfram Fleischauer, Jean Richepin, Enrique Santos Discépolo, Alfonsina Storni, Jorge Luis Borges… évoquent le tango et ses différentes facettes : sa musique, sa poésie, sa danse, ses voyages, l’histoire d’une immigration ou encore un univers marginal de débauche, tour à tour détesté et adoré!!!
Où les musiques et chansons d’Astor Piazzolla, Felix Luna et Ariel Ramirez, Javier Sanchez, Carlos Gardel, Aníbal Troilo… s’entendent au rythme du temps suspendu, dans ce monde improvisé où chaque instant est unique.
« Parler de tango bagarreur n’est pas assez ; j’irais jusqu’à dire que le tango et les milongas expriment directement quelque chose que les poètes ont souvent cherché à dire avec des mots : la conviction que le combat peut être une fête. »
Jorge Luis Borges (1899-1986)
Où l’on évoque le tango, « cette triste pensée qui se danse » comme l’a défini Enrique Santos Discépolo …
Maud Terrillon, Isabelle Bianchi, Noël Faure, Robert Bianchi, Gisèle Bianchi, Emmanuel Brouallier et Martine Gautier.
Une farce masquée, en 3 actes. Inspirée autant des comédies de Molière que des machines à quiproquo de Labiche, DEUX IDIOTS ET UN SEUL CHAPEAU revient sur les éternelles relations maître-esclave et les renversements de situations qui les accompagnent. L’histoire est à la fois simple et « tarabiscotée » : un patron abusif et corrompu, des employés qui se trouvent toujours là où on les attend le moins, un larcin qui dévoile de sombres escroqueries… et beaucoup d’apparences trompeuses.
La pièce met en scène huit personnages ; elle est conçue pour être interprétée par 4 comédiens et comédiennes.
Avec DEUX IDIOTS ET UN SEUL CHAPEAU, je poursuis mon exploration de divers types d’écriture théâtrale, puisant dans des œuvres d’une autre époque, mais nullement obsolètes : la facture du scénario s’inspire, parfois ostensiblement, des comédies de Molière autant que des « machineries » comiques d’Eugène Labiche : il repose sur des enchaînements de rebondissements, des personnages stéréotypés, marqués par leur condition sociale, proches des caractères de la Commedia dell’Arte.
Molière et Labiche fleurissent encore aujourd’hui dans le répertoire des compagnies, et sont à l’affiche dans de nombreuses programmations. Leurs comédies continuent à nourrir l’imaginaire et la virtuosité des acteurs, metteurs en scène et scénographes.
Dans DEUX IDIOTS ET UN SEUL CHAPEAU, on trouvera quelques-uns des ingrédients essentiels de ce type de comédies :
Personnages caricaturaux,
Apartés, quiproquos, situations outrancières,
Types de langages utilisés dans les dialogues variant selon la position sociale des personnages,
Chansons qui ponctuent et commentent…
Cynisme de la conclusion.
L’histoire entre en résonance avec notre actualité, et n’est pas sans rappeler certains travers de notre société contemporaine. Elle n’est cependant pas à proprement parler située dans le temps ; cette intemporalité choisie permet de jouer plus aisément des références, des conventions théâtrales. L’utilisation de masques accentue le jeu avec le stéréotype. Sur un plan pratique, elle facilite le passage d’un personnage à un autre.
Gisèle Bianchi, Août 2015
L’utilisation des masques
Le stéréotype au service de son contraire
Le mode de vie, la position sociale conditionnent indiscutablement l’individu : son attitude, son langage, son apparence physique. Mais peut-on considérer la personne sur ces bases sans glisser dans le préjugé ? Il est communément affirmé que, tous, nous portons un masque ; cela semble signifier que chacun dissimule sa nature profonde, ne laissant apparaître de lui-même qu’une image fabriquée. Mais cette image, ce « masque » n’est-il pas, au moins en partie, modelé par le regard des autres, comme une inévitable projection d’un à priori, sur laquelle chacun a peu de prise.
Sur scène, le masque pose chaque personnage comme un stéréotype : il donne à voir une apparence immédiatement associée à un type de caractère, à un vécu (âge, style de vie) à un état d’esprit dominant. J’ai voulu partir du principe que chaque personnage porte sur son visage non pas sa nature profonde, mais la vision que les autres ont de lui. L’apparence, l’expression figée dans la matière peut s’avérer trompeuse, cacher une personnalité plus complexe qu’il n’y parait.
Deux niveaux de jeu
L’histoire à proprement parler, traitée avec outrance à tous les niveaux (jeu d’acteur, costumes, masques)
Le (censé) « hors scène », le niveau « théâtre dans le théâtre », traité aussi dans la caricature et l’outrance. Ce niveau-là sera traité dans un prologue et un épilogue ; il pourra aussi faire de brèves apparitions à l’intérieur de la Farce, comme des accidents de parcours auxquels les comédiens feront face.
Séances Scolaires & Projet Pédagogique
Nous envisageons de chercher des partenariats, en vue de programmer des séances scolaires, en particulier pour les collégiens et lycéens. Parallèlement aux représentations, nous souhaitons proposer des rencontres, discussions, et des ateliers :
Autour du masque et de la commedia dell’arte,
Autour de l’écriture : Parallèle avec les comédies de Molière et Labiche
A propos de la structure classique : division en actes et scène…
Jeux d’écriture, en rapport avec la pièce
Nous sommes à la disposition des équipes pédagogiques qui souhaiteraient élaborer avec nous des thèmes d’intervention.
Robert Bianchi, Philippe Jallet, Gil Chovet, Isabelle Bianchi, Emmanuel Brouallier, Patrice de Saint Jean, Gisèle Bianchi, Romain Didier et Didier Pourrat.
A travers cette comédie tendre, Gil Chovet nous fait cette proposition : Eloignez-vous du quai.
Prenons un peu de recul pour regarder passer ce train, lancé à la vitesse d’un TGV, dans lequel nous voyageons tous, sans même connaître la destination.
« Le monde est rempli de gens qui ne savent pas où ils vont, mais veulent arriver très vite. » Tonino GUERRA
Un homme pose sa valise sur un quai de gare, où il est seul à attendre.
Le haut parleur annonce qu’un train sera en retard.
Ce n’est pas le sien, mais celui du quai d’en face, où attend une foule de gens, le public.
La situation est à l’image de la vie du personnage, toujours à contre courant, un type à l’envers, un inclassable, en délicatesse avec une certaine modernité …
L’homme commence à parler aux voyageurs du quai d’en face.
Un journal, abandonné, attire son regard.
L’homme, qui ne veut rien savoir du monde extérieur, est malgré lui attiré par un titre, jusqu’à se trouver happé par le contenu d’un article, d’une rubrique, d’une annonce… Tout ça va l’amener à se raconter un peu plus…
Ce personnage est tour à tour drôle, exaspérant, pathétique, toujours attachant, toujours ironique, mais une ironie… douce-amère, jamais agressive.
Le texte est de Gil Chovet, on ne s’étonnera pas d’y trouver quelques parties chantées, beaucoup de poésie, quelques coups subtilement portés au rythme effréné de notre modèle social.
« Une création poétique, drôle et tendre. Au son d’une guitare acoustique, la réflexion se pique d’humour et de profondeur. » (LE PROGRÈS – Décembre 2015)
SÉANCES SCOLAIRES proposées à partir de la classe de 4ème
Avant le spectacle, Robert Bianchi propose de rencontrer les élèves dans leur classe et d’échanger autour de la pièce « Eloignez-vous du quai » afin de les préparer à la représentation.
Le comédien propose d’ouvrir une réflexion plus globale sur l’opportunité de pratiquer ce moyen d’expression qui existe depuis la nuit des temps.
Le théâtre a-t-il toujours sa place dans nos sociétés modernes ?
Après le spectacle, l’équipe sera disponible pour répondre aux questions des élèves lors d’un échange informel.
Il est également envisageable, à la demande des enseignants, d’intervenir à nouveau dans les classes après la représentation.
Monologue sur fond noir, écrit comme un tango, rythmé par les pas de joueurs de billard de l’arrière salle d’un bar, les cris effrénés d’une mouette, ou encore le cliquetis de talons aiguille sur le bitume est la suite de ce travail d’approfondissement autour du monde du Tango et de l’Argentine.
L’EQUIPE
Robert Bianchi, Tom Jallet,Isabelle Bianchi, Emmanuel Brouallier, Lise Pereira, Philippe Jallet, Camille Gonzalez, Frédéric Giroudon
L’HISTOIRE
« Dans la lumière de la bougie, vous êtes aussi secrète, Madame, qu’une lettre qu’on aurait perdue. » Dans un petit bar (de Buenos-Aires peut-être, ou Montevideo, ou ailleurs, là-bas !), un homme, en quête d’amour ou d’amitiés, vient déverser ses souvenirs au rythme d’un tango.
Il se raconte à la serveuse du bar, si semblable à sa mère, cette danseuse de tango belle et mystérieuse.
Au fond du bar, une étrange salle de billard… et les sons des pas des joueurs.
A l’extérieur, un brasero, à l’image d’une histoire douloureuse de l’argentine et ses nombreux disparus, une musique au loin, parfois tango, une mouette, une passante… « Il a été effacé, le camarade. Effacé. Peut-être que nous sommes les derniers survivants. Que tout autour de nous a disparu, englouti par le blanc. »
L’AUTEUR
Evelyne Pieiller, Membre de la rédaction du Monde Diplomatique et de la Quinzaine Littéraire, est l’auteur de nombreux romans (éd : Gallimard, Maurice Nadeau et Plume…), de traductions (éd : L’Arche) et pièces de Théâtre (éd : Christian Bourgois),toutes jouées nationalement et internationalement (Allemagne, Portugal, Belgique).
Elle a également collaboré au cinéma (scénario) avec Marco Ferreri (Y’a bon les Blancs), Emilio Pacull, Valeria Sarmiento, etc…
PASSÉ / PRÉSENT
ou comment mêler jeu d’acteur et de musicien à des projections d’images dessinées ?
Quand les fantômes du souvenir s’immiscent dans la réalité du présent :
Le temps est suspendu au récit d’un homme dont on ne connaît rien si ce n’est son statut de « fils de danseuse de tango de lupanar ». Il lutte avec ses souvenirs d’enfance, il restitue les sons et les images de son passé, sa mère, sa « reine » d’alors et ses amants. « Elle dansait. Ce n’était pas très loin d‘ici, vous savez ça ? Il y a quoi, quinze ans. Vingt ans. Trente ans, peut-être bien. Quel âge vous me donneriez, Madame? J’ai du mal à comprendre qu’aujourd’hui, je suis plus vieux que ma mère quand elle dansait. » Parfois, le passé et l’ailleurs ressurgissent au milieu des mots et des notes de musique, sous la forme d’une bande dessinée en noir et blanc dont les planches sont projetées en arrière-plan.
La musique sera tango, ou rythmes ou sons, à l’écoute du jeu, et réciproquement.
Tel le vagabond de Charlie Chaplin, le protagoniste de « L’ombre des reines » s’amuse avec pudeur de ses propres peines. On retrouve dans le monologue d’Evelyne Pieiller, cette émotion, cette fragilité digne des « Lumières de la ville ». C’est un combat entre le passé et le présent d’un homme, une lutte contre le souvenir. Il veut riredes fantômes, ces tangos qui trottent dans sa tête.
Les souffrances de l’Argentine racontées dans le tango sont présentes dans le texte, à travers les souffrances du protagoniste. « Vous avez oublié mon eau minérale, Madame,même le gosier sec et même sans vous, je parlerai. Je parlerai au miroir d’en face. J’ai l’habitude. Un tout petit peu douteux, le miroir. Comme le sol, d’ailleurs. Des mégots, des papiers, et je passe le reste. C’est relâché chez vous, Madame. »
Le récit d’un long périple, celui qui conduit un jeune italien au fond d’une mine de charbon, loin de sa terre natale, aride et merveilleuse. L’histoire de ces “volontaires malgré eux”, ces italiens de France, qui se sont laissés emporter par le grand flux migratoire de l’après seconde guerre mondiale… A chaque étape de ce voyage obligé, quelque chanson s’élève, porteuse d’espoir ou de révolte, commentaire acerbe ou ballade mélancolique…
Un village privé de ses hommes
Des souvenirs d’enfance,
Des départs, des chansons,
Mussolini et les livres d’école,
La guerre et sa traîne de misère,
Des camps, des trains, des camions
Des retours, des chansons,
Des recruteurs de mains calleuses pour boulots de fous,
Des aventures sans aventuriers,
Des cantonnements, des langues incompréhensibles,
Des familles réinventées
Des départs, des retours, des chansons…
Cette pièce, dans sa version première, a vu le jour en 2002.
Elle faisait partie d’un vaste projet que nous avions intitulé « voyage par obligation » projet que nous avons abordé comme un défi
Défi au temps qui s’efforce de museler les mémoires,
Défi au rythme effréné de notre époque qui ne permet guère d’écouter les anciens,
Défi envers nous-mêmes : en réalisant le travail d’investigation qui allait donner naissance à ce spectacle, nous sommes partis en excursion dans un passé qui constitue nos propres racines.
J’ai trouvé la matière de mon écriture à travers plusieurs témoignages : de nombreuses heures de récits, de souvenirs de personnes immigrées en France, venues d’Espagne, d’Algérie, et surtout d’Italie, pendant la première moitié du 20ème siècle.
Le projet initial était né dans l’esprit de deux Bianchi, Robert, mon frère, et moi-même. A ce moment là, nous n’avions pas prévu que l’empreinte familiale prenne une importance telle : L’un des témoignages recueillis a « pris le dessus » sur tous les autres, au point de constituer l’âme et le fil conducteur de la pièce : il s’agit du récit de Camillo Bianchi, mon père.
Une douzaine d’années plus tard, je me confronte à nouveau à ce texte, dans une adaptation conçue pour être techniquement ultra légère, avec une partenaire de choix, Camille Gonzalez, ma fille, petite fille de Camillo. Outre sa sensibilité et sa motivation, elle apporte à ce spectacle ses talents d’éclairagiste, et lui permet d’être techniquement autonome.
Gisèle Bianchi
« Cela ressemble à un hommage et il est sacrément bien réussi. » Conclusion de l’article de Gillette Duroure, paru dans le Progrès Saint-Etienne le 17 janvier 2002, lors de la création du spectacle dans sa version première.
DE LA FARINE AU CHARBON est avant tout un récit : celui d’une petite histoire qui s’inscrit dans la grande. Pourtant, la narration fait la part belle aux ruptures et aux bouleversements : elle prend des libertés avec la chronologie, utilise tous les moyens dont elle dispose pour donner corps aux situations, aux lieux, elle s’habille de quelques notes de musique et d’humour…
Cette petite histoire, nombreux sont ceux qui l’ont vécue, de plus en plus nombreux sont ceux qui la vivent : voyageurs et aventuriers malgré eux, tous ceux qui ont été – sont – contraints de partir, de faire face aux situations les plus périlleuses, au manque, à la tragédie, au déracinement…